1510. LES AIRES.

Toponyme pouvant avoir bien des sens. Lieux de sol plat et battu, où l'on dépiquait les céréales. Mais aussi nom de végétaux, soit Cormiers (Aria latin) soit Myrtilles (Airelles, petites Aires) soit même Airables (Erables) en raccourci à l'usage.

1511. LES ALLIES.

Ce sont au plus probable des Cormiers, déjà évoqués ci-dessus, dont l'Allier était une variété, parfois dit sorbier. On ne peut oublier de rappeler les infestations anciennes d'Ail des Vignes pouvant faire dire Ailliés les sols en portant. Alliés au sens militaire semble peu probable, mais pas impossible.

1512. LES AUNAIES.

Le nom de ce champtier est clair, il vient de l'Aulne, arbre.

1513. LES AUNETTES.

Il est de grandes chances pour que ce terme soit identique de sens au précédent, désignant un lieu à Aulnes.

1514. BOIGNEVILLE

Hameau, de nom déjà rencontré pour des abords, sur le territoire d'une autre commune. Ancienne seigneurie avec château manoir, connue dès 1300 comme Baigneville (Merlet), ce qui est une bonne indication d'un lieu Baigné ou Baignant, comme il apparaît toujours être, au moins pour le château, dont le pied baigne en la Voise.

1515. LA BORDE.

Toponyme classique pour un établissement détaché, de Bordure.

1516. LES BOUTTIERS.

Champtier qui pourrait être de Bout de terroir, ou d'Aboutants à d'autres champtiers plus importants, des bois, etc. Pour Taverdet, de même mais avec un sens de dérision de qualité, mauvais Bouts de terrain.

1517. LE BROC.

Ancienne Ferme. Le nom pourrait venir du gaulois Broga, prairie de rivière, si le lieu s'y prête (Taverdet). Pour Dauzat, vient du latin Brocchus, saillant, avec idée de Bec, particularité topographique. Pour Bailly, du latin Broca, lieu Broussailleux.

1518. LE BUTRA ou BOTTRA.

Lieu de pente collinaire, pouvant indiquer un Butterat ou petite Butte, modifiant l'inclinaison, qui se dirait mieux Butteret. Une Motte ou Butte, barrant la vallée proche, pouvait y être. On peut aussi évoquer un lieu à Buts, ou souches en vieux français (Greimas) indiquant un défrichement ancien.

1519. LA BUTTE CLAUDE.

Peut avoir été la Butte Close, c'est-à-dire un lieu fermé, défendu, aussi bien que celle d'un certain Claude.

1520. LE CHEMIN BLANC.

Lieu d'un chemin qui pouvait être dit Blanc du fait des charrois qu'on y faisait, du terrain. Ou Oblanc, Oblique, mal compris.

1521. LE CHEMIN CREUX.

Champtier sur ce chemin, encore existant, dont le qualificatif indique bien la nature.

1522. LES CLOSEAUX.

Appellation courante pour un champtier de Petits Clos, jardins ou vignes d'entour de village.

1523. LE COUPE GORGE.

On ne sait s'il faut prendre ce toponyme au sens réel ou au sens figuré, voire humoristique. Au vrai, ce pouvait être le rappel d'un Égorgement tragique, civil ou militaire. Au sens large, un lieu de mauvaise réputation, ou de passage difficile. Au sens plaisant, une très mauvaise terre ruinant son possesseur.

1524. LA CORVEE.

Champtier dont le nom rappelle une des obligations de droit seigneurial des plus mal ressenties, qui contraignait les assujettis à des journées de travail, hommes et parfois attelages, au service du bien seigneurial ou domanial. Elle put s'exercer en ce lieu, pour des défrichements, terrassements, création ou entretien de voirie, creusement de fossés, etc. Rappelons en particulier les travaux de canalisation de la Voise en la traverse d'YERMENONVILLE, au sujet de la construction de l'Aqueduc de Maintenon, qui put être source de Corvées au profit du Roi.

1525. LES COTES DE LA GRENOUILLE.

On dut ainsi dénommer le côteau surplombant une partie du marais de Voise, en un lieu dit Grenouille, encore connu, sans doute très fréquenté par ces batraciens.

1526. LA CROIX BRISÉE.

Champtier dont la Croix de chemin fut cassée par accident, ou volontairement par un parti hostile.

1527. LA CROIX DUPONT

A lire plus certainement La Croix du Pont, proche celui-ci.

1528. FERME DE BOIGNEVILLE.

Ou lieu de l'exploitation de la Ferme principale de ce hameau, vu au 1514.

1529. LES FORTINS.

Champtier qui put comporter des points Forts, mais aussi bien être de Terres Fortes. Ou des lieux Fors, c'est-à-dire extérieurs, par exemple pièces détachées d'un domaine (Dauzat). Mais il faut compter avec l'inversion consonale fréquente, et alors lire les Frotins, qui, petits Frots, seraient des Froux, du latin Fraustum terres libres ou communales, parcours à bestiaux.

1530. LA GARENNE,

Nouvelle constatation d'un de ces bois de chasse.

1531. LA GARENNE DE BOIGNEVILLF

Celle-ci était de cette autre seigneurie.

1532. LA GRANDE VOIE DE LA GARENNE.

Toponyme qui dût désigner une large allée, desservant cette Garenne, que sa section indique être celle du 1531.

1533. LES GRANDES AUNAIES.

Lieux d'Aunes, plus étendu que celui vu au 1512, et situé ailleurs.

1534. LES GRANDES BORNES.

Borne avait le sens de pierre marquant une limite. Celles-ci au sud du territoire communal, pouvaient être d'une importance dépassant le finage local, bornes de MAINTENON, ou pierres à autre usage (mémorisation, géodésie, mégalithes) assimilées aux marques habituelles de délimitation.

1535. LES GROUAIS.

Champtier de terre de Groie caillouteuse, très probablement.

1536. LES HAUTES BRUYÈRES.

Lieu qui pouvait aussi bien être élevé et garni de Bruyère commune, que dit ainsi du fait de Bruyères hautes.

1537. LA JUSTICE.

On en trouvait le lieu partout où elle pouvait s'exercer.

1538. LA MALFOSSE.

Le terme pouvait aussi bien s'entendre d'un vallon étroit que d'un lieu d'extraction mal considéré.

1539. LES MAZURES.

Indication habituelle d'un lieu ruiné, ou d'habitations misérables.

1540. MONTEGU.

Qu'on saisirait mieux comme Montaigu, assez abrupt. (Montegut (Bleury) : Que l'on peut comprendre Montaigu. Lefèvre l'avait compris Montegu pour un moulin et une ferme. Merlet a vu Montaigut, en 1720. Le nom peut s'expliquer par la particularité physique du lieu).

1541. LE MUID.

Champtier indiqué par sa contenance en unité agraire ancienne.

1542. LE NOYER BOIVIN.

Lieu d'un Noyer, qui put être au dénommé Boivin, de nom vigneron, à moins que ce noyer, le lieu d'une petite vigne, n'en détruise le profit par son ombre, Buvant le Vin.

1543. LES PÂTURES.

Champtier de Prés pâturables, peut-être communaux.

1544. LES PETITES AUNAIES.

Un autre lieu d Aulnes, très abondants en vallée de Voise.

1545. LES PETITS PRÉS.

Champtier de Prés, sans doute divisés en lopins.

1546. LA PIECE DE LA CROIX.

Champtier d'une grande parcelle, déterminée par cette Croix.

1547. LA PIERRE FRITTE.

Toponyme déjà rencontré plus haut, qui, à l'analyse paraît indiquer le lieu d'une Pierre cassée, Effritée. Peut-être mégalithe. (La Pierre Frite (Maintenon) : Ce fut peut-être le lieu d'un dolmen, ce qui n'éclaire que le terme de Pierre qui le désignait souvent. Pourquoi Frite ? Cela n'a certainement aucun rapport avec la friture, mais fritte indiquait une vitrification (Dauzat) qu'aurait pu y causer la foudre ou tout autre feu que celui du ciel, ou simplement la nature de la pierre. Mais celle-ci pouvait être un polissoir, du vieux terme Frier signifiant Frotter (Greimas) ayant pu donner Friettée. Ou Fittée, " plantée " voire Fichée (Nègre) donc debout, autrement dit menhir) Pierre Plantée.

1548. LA POINTE DE LA GARENNE.

Champtier en Pointe, proche la Garenne, 1531.

1549. LES POINTES.

Autre champtier en Pointes de labour, en plaine.

1550. LE PONT

Champtier proche ce Pont, qui semble autre que celui évoqué au 1527. La canalisation de la Voise en fin du XVIIe siècle a causé un remaniement des lieux de passage.

1551. LA PRAIRIE DE LA VOISE.

Champtier dont le nom rappelle la rivière des lieux et son val.

1552. LE PRE BERNE.

C'est encore par le souvenir des travaux évoqués ci-dessus (1550) qu'on peut dire que ce Pré était en Berne ou Berme, c'est-à-dire concerné par les terrassements de canalisation dont il faisait l'à coté. Cependant pour Bailly le terme vient d'une racine indo-européenne Bern signifiant marais, aulnaie.

1553. LE PUITS FONDU.

Toponyme qu'il faut comprendre le Puits Effondré, du sens ancien du verbe Fondre, s'écrouler (Dauzat).

1554. LES QUARTES.

Ce terme peut indiquer une division en Quartiers, d'une grande parcelle. Ou une forme Carrée (et l'on pensera alors aux Carreaux rencontrés en maints endroits). Ce peut aussi être l'indication d'un degré, par exemple de pente (comme se disait fièvre Quarte celle d'une certaine amplitude). Bailly donne une indication intéressante, la Quarte était une mesure de blé (qu'il donne pour 1 litre 86) et se disait du même nom la surface ensemencée avec cette quantité de grain.

1555. LA REMISE.

Champtier qui comporta une Remise de chasse, bois destiné comme il est bien connu à abriter le gibier.

1556. LA RUELLE AUX CHAUVRONS.

Ce toponyme s'éclaire par le vieux français Chauvrir (Greimas) signifiant "faire la Chouette". Cette Ruelle était sans doute hantée par ces oiseaux. Bailly indique que Chober avait le sens d'égrener, qui aurait pu faire des Chauberons proches, des batteurs de grain. Reste la possibilité d'un rapport, avec la Chaux, ou le Chaudron, ou encore le Chevron, par suite d'altérations. Des Chauves Ronds s'entendraient bien mais se comprendraient difficilement. Endroits blancs, ou dénudés, de forme circulaire, alors peut-être témoins d'anciennes emprises sur le sol.

1557. LA SENTE DU CHENEAU.

On pourra aussi bien prendre ce terme comme celui de petit Chêne, que comme celui de petit Chenal, ou écoulement d'eau.

1558. LA SENTE SAINT MARE.

Champtier et sa Sente sous le vocable de ce Saint, évidemment Martin puisque patron de la paroisse. Le nom a été nanisé à l'usage.

1559. SOUS LA BORDE.

Champtier voisin de celui de cette Borde, vue au 1515.

1560. SOUS LA GARENNE.

Soit auprès de celle-ci, vue au 1530.

1561. SOUS MONTEGU.

Donc en avant ou plus bas que ce lieu, indiqué au 1540.

1562. SOUS LA SENTE DU CHENEAU.

Champtier proche celui vu au 1557.

1563. SUR LA VOISE.

Ou auprès, et au-dessus de ce lieu de Voise, connu au 1551.

1564. SUR LE CHEMIN CREUX.

Au voisinage de ce Chemin Creux, déjà vu au 1521.

1565. SUR LES RUELLES.

Champtier proche ces Ruelles, autres que celle du 1556. Ce sont ici de petites Rues issues du bourg.

1566. LE VEAU BOIGNEVILLE.

Champtier du Val ou Vau de Boigneville (1514) mal compris.

1567. LE VEAU D'YERMENONVILLE.

Ici Val ou Vau du bourg, et de la Voise. Voir ci-dessous 1568.

1568. YERMENONVILLE.

En suivant Villette, qui a relevé Ermenovilla pour l'an 1250, ce bourg, chef-lieu communal, était le domaine d'un Ermeno de nom germanique, tout comme ARMENONVILLE voisine, qui n'en aurait été séparée qu'en 1674. Revoir à ce propos le 1, beaucoup plus haut.